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Allergies et intolérances alimentaires

4 mai 2013 0 Comments

Quelle est la différence entre allergies et intolérances alimentaires ?

Ces deux notions sont souvent confondues et utilisées l’une à la place de l’autre. Elles sont pourtant fort différentes dans leurs mécanismes d’action ainsi que dans leur approche thérapeutique.

On distingue deux sortes de réactions alimentaires :

–        les allergies alimentaires, qui font intervenir le système immunitaire via des immunoglobulines (Ig)

–        les intolérances alimentaires, réaction non allergiques et non immuno-dépendantes

De nombreuses études établissent une fréquence de 12% d’allergies alimentaires mais ce chiffre est certainement en-dessous de la réalité. Ces allergies sont sans doute impliquées dans 30 à 80% des dermatites atopiques et dans 8% des asthmes.

 Les allergies alimentaires

Il existe 4 catégories d’allergies selon la classification de Gell et Coombs. Elles sont classées en fonctions du type de réaction

–        type I  : réaction anaphylactiques et atopique. Cette réaction intervient dans les 15 minutes. Anticorps IgE
Ex : choc anaphylactique, asthme atopique, dermatite atopique, rhume des foins, urticaire

–        type II : réaction de cytotoxicité et de neutralisation. La réaction se développe plus lentement; de quelques heures à 3 jours. Anticorps IgG. Elle peut provoquer des symptômes digestifs, respiratoires ou de la sphère ORL ou des signes généraux.
ex : hémolyse, rejet de greffe

–        type III : il se forme des complexes antigènes -anticorps (dont des IgG) qui peuvent se déposer au niveau des muqueuses et dans les articulations. C’est une réaction secondaire aux effets de complexes immuns

Ex : maladies du sérum, certains type d’allergie au lait de vache

–        type IV : réaction encore plus lente dite d’hypersensibilité retardée qui correspond  à l’apparition de lymphocytes T. C’est sans doute un des mécanismes des formes entéropathiques de l’allergie et au lait.

 Les allergies alimentaires les plus courantes sont donc :

–        l’allergie alimentaire à IgE, le choc anaphylactique. C’est une réaction qui peut être grave, voire mortelle. Au  niveau digestif, elle peut se traduire par des vomissements ou de la diarrhée. Si la réaction intervient au niveau de la bouche et des lèvres, un gonflement caractéristique apparaît. Une petite quantité d’aliment suffit.

–        L’allergie alimentaire à IgG ou allergie retardée. Elle se manifeste au niveau des muqueuses par des signes digestifs : indigestion, ballonnement, nausées, acidité, reflux, ballonnements, gastrite. Il ya aussi des signes respiratoires et des signes généraux (douleurs, vertiges, acouphènes, crampes, ….). Il faut déjà une plus grande quantité d’aliments pour déclencher la réaction. L’allergie à IgG doit souvent être mise en évidence avec des tests.

Les petits enfants souffrent plus souvent d’allergie à IgE, contrairement aux adultes. Cette allergie disparaît souvent mais il faut se méfier d’une possible transformation des anticorps IgE en IgG.

 Prévention de l’allergie alimentaire IgE dépendante précoce

Pendant la grossesse :

–        alimentation équilibrée

–        éviter la consommation à risque d’un aliment à risque

–        éviter le tabagisme

–        maison saine (sans moisissures, cafards, nids à poussière)

–         éviction des animaux domestiques

 A la naissance

–        allaitement maternel 4 à 6 mois

–        lait hypoallergénique les 6 premiers mois

–        pas de lait de soja

–         usage des probiotiques et prébiotiques

 A partir de 6 mois

–        introduction des aliments solides par étapes

–        6 mois : poulet, dinde, viande

–        9 mois ; céréales et farine de blé

–        12 mois : œufs, poisson, crustacés, kiwi, céleri

–        3 ans : noix, noisettes, amande, (arachide)

 

Tableau des principaux allergènes (les plus courants en haut)

IgE IgG
Lait de vacheœufs

poisson

soja

arachides

crevettes

blé

céleri

tomates

crustacés

kiwi

levures

noix

noisette

orange

Lait de vachecéréales à gliadine

betterave sucrière

poivre noir

banane

sésame

ail

œufs

cacao

thé

bœuf

riz

levures

paprika

moutarde

 

L’allergie aux laits d’animaux

L’allergie au lait de vache est la plus fréquente. Elle peut être de type IgE et IgG. L’allergie de type IgG est dirigée vers les caséines, la β globuline et l’α lactalbumine. Cette allergie touche 1% des nourrissons et 0,1% des adultes.

Conséquences de l’allergie au lait de vache

Apparition d’un leaky gut syndrome avec troubles de l’absorption et troubles immunitaires. On retrouve comme conséquences : l’ostéoporose, atopie, apparition de maladies auto-immunes, inflammation, la constipation et le reflux (surtout chez les enfants de moins d’un an).

 Allergies au gluten

La maladie cœliaque, appelée à tort intolérance au gluten, est une allergie grave aux protéines de blé. Elle est médiée par des anticorps IgA et IgG. C’est une allergie aux protéines incluses dans le gluten. Le gluten est composé d’albumines, globulines et prolamines. Parmi les prolamines, il y a la gliadine (blé), l’hordéine (orge) et la sécaline (seigle). C’est un peptide contenu dans la gliadine, le 33-mer gliadine qui est responsable de la production d’anticorps.

allergie au gluten : formation du 33-mer

allergie au gluten : formation du 33-mer

Ce peptide n’est pas retrouvé dans l’avoine ni les autres céréales comme le riz ou le maïs.

Comme pour le lait, une série d’effets indésirables en découlent du leaky gut avec des syndromes carentiels et des troubles immunitaires.

La maladie cœliaque ne doit pas être confondue avec l’allergie au blé, un processus à médiation par IgE qui se rencontre également plus souvent qu’auparavant.

Allergie à l’œuf

L’œuf est l’allergène principal des enfants et peut entraîner des réactions allergiques sévères. Cette allergie diminue en général à l’âge de 5 ans. ces manifestations peuvent être cutanées, respiratoires, voire anaphylactique.

Allergie à l’arachide

L’arachide est un allergène qui se retrouve dans de nombreux produits alimentaires. La prévalence de cette allergie est en nette augmentation. La réaction allergique peut se manifester sous forme de dermatite atopique, d’asthme, d’œdème de Quincke voire de choc anaphylactique.

Allergies croisées

Il existe également des allergies croisées entre aliments et pneumallergènes.  On citera : le pollen de bouleau et les pommes, poires, fraises, framboises, amandes, et noisettes. Allergie croisée entre le latex et les aliments : avocat, banane, kiwi. Allergies croisées entre aliment et aliment : arachide et légumineuses, lait et protéines de bœuf  œufs et viande de volaille.

 Les intolérances alimentaires

–        intolérance au lactose : par manque d’une enzyme, la lactase

–        intolérances aux amines : histamine (poisson et fromage), tyramine (bière), phényléthylamine (chocolat), tryptamine (tomates), sérotonine (bananes et avocats), spermidine (porc et germes de céréales), glutamate, sulfites (vins blancs et rosés), ainsi que de nombreux additifs alimentaires.

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